lundi 15 août 2011

 Depuis toujours j'ai cette envie d'écrire sur toi. Peut-être l'ai-je déjà fais, mais tu vois, je ne m'en souviens pas. Je n'arrive plus à me souvenir. Il ne me reste que d'infimes images, toutes bien trop éphémères pour qu'elles n'en vaillent la peine. J'ai souvent eu peur des mots que j'imaginais t'adresser, peur qu'ils ne soient pas à ta hauteur ou bien jugés trop prétentieux. Tu mérites tellement plus que quelques lignes tu sais.


     Tu es là en ce moment, je le sens depuis quelques semaines. 
Ta présence se fait plus intense, plus rassurante qu'avant.


   Le pendentif est toujours accroché à mon cou. Je ne le laisserai jamais. Maman voulait que je le fasse nettoyer, pour qu'il brille à nouveau. Mais pour moi il n'y a que ton sourire qui puisse briller. Mes yeux se baladent sur les quelques photos qu'il me reste de toi et à chaque regard je me demande comment elles font. Comment font toutes ces personnes qui, elles étaient vraiment proches de toi ? Celles qui t'ont accompagnée jusqu'à la fin. Nos liens étaient si minces, si fragiles, à peine visibles en comparaison de ceux qu'elles ont construit quand tu étais là. J'ai l'impression d'être insolente, de pleurer un drame qui n'est pas le mien. Tu dois bien rire là-haut en voyant que je ne me réveille qu'aujourd'hui. J'ai ignoré la douleur qui s'était installée en moi. Elle a doucement pris ses quartiers, est restée blottie à l'intérieur pour au final mieux se faire oublier. Six ans, que j'agis comme un monstre d'égoïsme. Six ans que je me persuade hypocritement que rien n'était plus possible. J'aurais dû faire quelque chose ma belle. J'aurais dû venir te voir et te donner ce foutu pendentif. J'aurai dû avoir au moins un dixième de ta force pour tenir plus longtemps ta cousine au près de moi. J'aurais dû te dire à quel point elle t'admirait, à quel point elle t'aimait. Mais je n'ai rien fait. J'étais trop jeune, trop faible pour comprendre que ces moments résonnaient comme des dernières chances. Tu es partie si vite. Je n'ai pas su comment réagir, je n'ai pas su l'aider à accepter. Elle était ma meilleure amie, pendant 10 ans, elle était ma soeur et je n'ai pas su la protéger de ce deuil, je n'ai pas su lui faire sentir qu'elle n'était pas aussi seule que tu ne l'avais laissée. J'aurais dû prendre le relais, j'aurais dû la soutenir comme tu l'avais toujours fait. Tu étais un exemple de courage. Je n'en ai eu aucun. Pardonne moi d'avoir fermé les yeux sur tes douleurs, pardonne moi d'avoir laisser grandir leur détresse, pardonne moi d'avoir mis tant de temps avant de m'agenouiller sur ta tombe.

 en attente d' une fin meilleure



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