Tu as oublié de me dire que le bonheur faisait peur. Que dans son inconstance il cachait de grandes inquiétudes. Tu as oublié de me dire que les premiers plaisirs s'essoufflent et que parfois l'amour fatigue. Je ne veux pas que cela arrive. Pourtant je l'imagine. Je sens une ombre se former sous nos pas. Je la sens quand tu ne m'écris pas, je la sens quand tu n'es pas là. J'ai si peur qu'un jour tu t'en ailles. Que tu te lasses des habitudes que l'on a prises. Tu sais, je n'ai jamais vécu ça moi, je n'ai jamais su comment une vraie relation se gérait. Alors j'ai peur. Oui j'ai peur à chaque fois que tu ne me souris pas. J'ai peur qu'un jour tu oublies ce qui t'avait séduit. J'ai peur de te voir doucement t'éloigner de nous et de ne rien pouvoir y faire. J'ai peur parce que tu deviens ce que j'ai de plus important.

C'est comme un mécanisme, une incurable méfiance qui s'installe automatiquement dès que les choses se passent bien. Je redoute ce jour où toi aussi tu te rendras compte que je ne suis pas faite pour toi.

 Après tout, je ne suis pas facile à aimer.